La Direction des Parcs Nationaux (DNP) du Sénégal vient de signer un contrat avec le Programme BIOPAMA pour obtenir une subvention de 400 000 euros pour les trois prochaines années.

Cette subvention aidera la Direction des Parcs Nationaux dans son projet d’amélioration de la gestion des aires protégées de deux réserves de biosphère du pays (PAGERE) : la Réserve de la Biosphère du Delta du Fleuve Sénégal et la Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum. L’intention est d´optimiser la conservation au profit des communautés locales en renforçant le système de gestion et gouvernance en place.

Les premières étapes du projet ont déjà été franchies. En septembre 2020, avec les ressources de la subvention, la Direction des Parcs Nationaux a organisé une session de formation de trois jours sur l’outil intégré sur l’efficacité de gestion (IMET). Dans la clôture de l’atelier, Tanya Merceron, coordinatrice du programme BIOPAMA pour l’Afrique Centrale et Occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a affirmé être heureuse que grâce au fonds d’action du programme, les conservateurs de toutes les aires protégées du Sénégal ont pu se réunir pour matérialiser un réseau d’échange dans lequel l´IMET a été une thématique centrale.

L’outil IMET a été développé dans le cadre du Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées (BIOPAMA), en étroite consultation avec plusieurs autorités et gestionnaires d’aires protégées. Il a été conçu pour soutenir directement les gestionnaires, sur le terrain et au niveau national, et les aider à améliorer l’efficacité de la gestion des aires protégées et, plus globalement, la conservation de la biodiversité.

L’outil IMET offre un soutien à la planification, au suivi et à l’évaluation des aires protégées, en se basant sur l’organisation des informations disponibles et la définition d’un cadre de référence. Les analyses qui en résultent peuvent être examinées à différents niveaux : aire protégée, national ou régional. Ainsi, l’outil encourage une approche proactive basée sur les résultats qui facilite la planification, l’analyse du statut de la conservation et la visualisation de paramètres pour évaluer l’efficacité de la gestion en lien avec la réalisation des objectifs de conservation.

La formation réalisée à la Somone servira non seulement à analyser la situation actuelle et l’efficacité de la gestion des aires protégées au Sénégal, mais aussi à faciliter les prochaines étapes du projet. Ces mesures doivent répondre aux principaux objectifs définis par la DNP : améliorer la planification et la gestion des aires protégées du Sénégal ; renforcer leur système de gouvernance et améliorer les moyens de subsistance des communautés locales.

La coordinatrice du projet de subvention PAGERE et responsable de l’organisation de la formation, Capitaine Aissatou Niass, explique que l’objectif de l’atelier était surtout d’impliquer l’ensemble des gestionnaires des aires protégées du Sénégal dans l’appropriation de l’outil IMET et son application dans leur site pour, ainsi, améliorer la gestion et la gouvernance. La DNP, qui collabore étroitement avec la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées pour l’exécution du projet, attend comme un des résultats, la candidature de certaines aires protégées du pays à la certification de la Liste Verte des Aires Protégées de l’UICN.

“Le lien entre la Liste Verte et l´IMET c’est que l’outil sert à évaluer l’efficacité de gestion des aires protégées de toutes les catégories, et la Liste Verte est un label qui promeut les standards internationaux pour la bonne gouvernance des aires protégées”, analyse Youssouph Diedhiou, chargé de programme patrimoine mondial et Liste Verte pour la région de l’Afrique Centrale et Occidentale de l’UICN. “Gouvernance et gestion sont des processus liés et complémentaires », dit Diedhiou. Par exemple, quand un pays s’engage sur le processus de certification de la Liste Verte, il est intéressant que l’aire protégée puisse faire l’évaluation de la gestion à travers l’utilisation de l’outil IMET, ce qui lui permettra de juger le statut actuel. Le résultat de cette évaluation de la gestion pourra ensuite être utilisé pour la candidature de l’aire protégée sur la Liste Verte.”

Suite à la formation, la prochaine activité sera l´évaluation de l’efficacité de gestion des 06 six aires protégées dans les deux réserves de biosphère ciblées par le projet.

Le projet compte aussi sur d´autres activités déjà déterminées pour répondre à ses objectifs. Parmi elles, l´une des plus importantes est le renforcement des capacités pour la collecte de données sur la biodiversité, qui sera modernisée par l´utilisation des drones et l’automatisation du traitement des données.

D´autres activités du projet inclus l´actualisation des plans d’aménagement et de gestion, la consolidation du système d’information des aires protégées et la mise en place d’un cadre de gouvernance concerté, harmonisé et participatif au niveau de chaque site du projet.  Les communautés pourront, à travers ce processus, tirer durablement profit des retombées de la conservation.

Quelques réactions recueillies

Capitaine Cheikh Diagne – Conservateur, Aire Marine Protégée Joal Fadjoud : « L’intérêt de cette formation IMET est de permettre à nous, conservateurs, d’établir un réseau de concertation, premièrement comme une forme de solidarité de gestion en matière de prise en charge des difficultés liées à la gestion de notre site. Deuxièmement, cet exercice va mener à une meilleure actualisation de notre base de données, et au partage avec les autorités des indicateurs de performance qui sont au niveau de notre site. Le troisième aspect c’est le fait de pouvoir répartir avec les communautés, dans le contexte de la gestion solidaire, les modalités de prise en charge des pressions et des menaces ».

Mme Simina Wagué – Coach IMET et formatrice : « La formation était très participative, avec des représentants de toutes les aires protégées du Sénégal. Les gestionnaires étaient très ouverts à la formation, ils ont une bonne impression de l’outil et selon eux il les apportera plusieurs avantages dans la gestion des aires protégées ».

Ouesseynou Diouf – Président du comité de gestion de l’aire marine communautaire protégée Gandoul (District Fatick) : « L’outil permet d´engager l´ensemble des parties prenantes de l´aire marine, dans l’évaluation de l’aire protégée, de bien corriger les erreurs et de bien gérer nos sites. La gestion des aires marines permet de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations envoisisantes, de bien gérer les ressources au niveau et de régulariser un peu la production ».

Commandant Moustapha Ciss, coach IMET et formateur : « Les principales réalisations de la formation ont été la connaissance et l’appropriation rapide de l’outil IMET par les gestionnaires ; la mise en place d’un réseau WhatsApp qui permettra aux gestionnaires du Sénégal d’échanger sur l’amélioration de la gestion de leurs aires protégées ; l’élaboration d’une feuille de route pour intégrer les évaluation de l’efficacité de gestion et le processus de candidature à la Liste Verte et l’engagement des gestionnaires soit à continuer les exercices de remplissage, soit à trouver pour certains un financement local pour évaluer leur aire protégée avec l´outil ».

Capitaine Fatou Ndiaye, chef de la division de formation : « On ne peut pas gérer des aires protégées sans les évaluer leur situation et pour cela il faut avoir des outils. L’IMET est un outil qui va s’appliquer sur le terrain. C’est une évaluation de l´efficacité de gestion qui met l´accent sur la ressource, sur l´état de conservation et aussi sur le gap à relever ».

Colonel Ibrahima Gueye, chargé de programme écosystème et espèces au niveau du partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM): « L’intérêt pour nous c’est de mettre en place des standards harmonisés au niveau de la côte ouest africaine afin d´avoir la même lecture sur les méthodes de gestion, les méthodes de planification et pouvoir mesurer les résultats de la conservation de la nature et des bénéfices aux communautés locales ».

Pour plus d’information : tanya.merceron@iucn.org

En collaboration avec la Coordination Nationale de l’Initiative Grande Muraille Verte, L’UICN a récompensé deux productions journalistiques qui traitent de la restauration de la biodiversité en lien avec le secteur minier et le secteur agricole.

A travers le projet de Facilitation d’engagement pour la biodiversité (Biodev2030), deux prix spéciaux ont ainsi été attribué à deux journalistes dans deux catégories, à savoir :

Le projet Biodev 2030 est financé par l’Agence française de développement et mis en œuvre par Expertise France, l’UICN et le WWF. Il vise à promouvoir des engagements sectoriels pour sauver la biodiversité à travers de dialogues multi-acteurs. La communication devient alors un moyen efficace pour partager les bonnes pratiques, mais aussi pour alerter les acteurs sur les effets néfastes des pratiques susciter le dialogue entre les acteurs des secteurs économiques et de la conservation de la biodiversité.

A l’occasion de la tenue de la 3ème Journée nationale de l’arbre, célébrée le 7 août 2021 à Ziniaré, au Burkina Faso sous le thème “Arbre, identité culturelle et cohésion sociale”, une dizaine d’acteurs ont été décorés par le Président du Faso.

L’UICN à travers son programme au Burkina Faso a été faite “chevalier de l’ordre du mérite du développement rural, avec agrafe environnement”. C’est le Docteur Jacques SOMDA, Chef de programme qui a reçu la médaille décorative des mains du Ministre de l’environnement, de l’économie et du changement climatique, en présence du Président du Faso, Son Excellence Rock Marc Christian KABORE.

La Journée Nationale de l’Arbre a été institué par les autorités du Burkina Faso le 24 Juillet 2018 pour le renforcement des opérations de reboisement dans l’optique d’inverser la tendance de la dégradation de l’environnement et d’assurer durablement la gestion des forêts. Au cours de cette journée, le Président du Faso plante et invite chaque burkinabé à planter et entretenir au moins un arbre. La Journée Nationale de l’Arbre vise à (i) créer un engouement populaire pour la plantation et la protection de l’arbre, (ii) magnifier l’arbre pour ses multiples fonctions et services écosystémiques et (iii) reconnaître et récompenser les mérites des acteurs intervenant dans la préservation des ressources forestières.

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Gouvernance régionale des aires protégées en Afrique de l’Ouest, il est prévu le déploiement de l’outil intégré pour l’efficacité de gestion, IMET (Integrated Management Effectiveness Tools).

Cette action est prévue prioritairement dans les aires protégées concernées par la mise en œuvre du programme PAPBio (Programme d’appui à la préservation de la biodiversité et des écosystèmes fragiles, à la gouvernance environnementale et au changement climatique en Afrique de l’Ouest) à savoir, la forêt classée et Ranch de Gibier de Nazinga, la Forêt Classée de la Sissili, le Parc National de la Comoé, le Mont Tingui, la Réserve de Biosphère du Gourma, le Parc de Molé et le Parc National Kaboré Tambi.

Dans cette perspective, une formation d’acteurs de la région a été organisée sur l’outil IMET par le projet du 1er au 5 mars et du 9 au 10 mars 2021, par visioconférence, afin de multiplier le nombre de coaches susceptibles d’organiser efficacement des campagnes IMET.

En raison de la situation sanitaire liée à la COVID-19, l’option virtuelle avait été privilégiée pour la partie théorique de la formation et qui sera complétée par des exercices pratiques en marge des campagnes de collecte des données envisagées.

Depuis le 6 juin 2021, le projet Gouvernance Régionale des Aires Protégées organise une série de campagnes de collecte de données IMET concernant plusieurs sites dans différents pays.

A ce jour, quatre (4) campagnes de collecte de données IMET dont été réalisées respectivement au Burkina Faso (Forêt Classée et Ranch de Gibier de Nazinga du 7 au 11 juin 2021, et la Forêt Classée de la Sissili du 16 au 20 juin 2021) et en Côte d’Ivoire (Parc National de la Comoé, du 5 au 9 juillet 2021 et le Mont Tingui, du 12 au 16 juillet 2021).

Ces campagnes ont connu la participation de différents acteurs issus des niveaux centraux et locaux. Les acteurs du niveau local étaient constitués des équipes de gestion des sites, les autorités administratives et coutumières et les communautés riveraines des sites concernés. Le niveau central était représenté par l’administration en charge des aires protégées et/ou la direction générale des eaux et forêt.

La participation de ces différents acteurs a été très importante pour la capitalisation des informations collectées. Durant les cinq jours de campagnes IMET sur chaque site, facilitées par les coaches IMET seniors et juniors, les débats ont été enrichissants et ont permis de collecter le maximum d’informations concernant chaque site.

Pour l’ensemble des campagnes, une première phase a concerné la formation, la sensibilisation des acteurs sur l’outil IMET et le pré-remplissage de l’outil afin de faciliter la collecte des données. Une deuxième phase a consisté en la collecte proprement dite des données en présence de tous les acteurs concernés. La dernière étape a permis de faire l’analyse du graphique synthétique de l’évaluation présenté par l’outil IMET. Ce graphique est obtenu en combinant toutes les données collectées pendant la campagne. Il fait une synthèse de toutes les informations collectées pendant la campagne et donne un score à chaque élément du cycle de de gestion de l’outil IMET, à savoir le contexte de gestion, la planification, les intrants, les processus, les résultats, les effets et impacts. Ces scores ou valeurs obtenues feront l’objet d’analyse afin de rendre disponibles les informations pertinentes pour l’amélioration de la gestion de chaque aire protégée.

Le rapport de synthèse contenant les recommandations issues de ces campagnes sera transmis à l’autorité en charge de chaque aire protégée pour une meilleure prise de décision visant à améliorer la gestion des aires protégées. Ces données permettront également d’alimenter l’observatoire régional pour la biodiversité et des aires protégées en Afrique de l’Ouest (OBAPAO) afin de constituer une base de données qui pourra faciliter la prise de décisions dans le but d’améliorer l’efficacité de gestion des aires protégées. Il en sera de même de la mise à jour la base de données mondiale sur les aires protégées WDPA (World Database for Protected Area).

Pour rappel, IMET est un outil d’évaluation de l’efficacité de gestion des aires protégées. Il permet de structurer et d’organiser la collecte de données pour faciliter l’évaluation de la gestion et l’analyse ultérieure pour l’identification des priorités. L’outil IMET soutient la prise de décision et l’approche axée sur les résultats. Au-delà de l’aspect évaluation des sites, il permet d’encourager la participation des parties prenantes et d’assurer le renforcement des capacités du personnel des aires protégées.

D’autres campagnes de collecte de données IMET sont prévues sur plusieurs sites dans les mois à venir.

Pour plus d’information :  arsene.sanon@iucn.org  / souleymane.tiemtore@iucn.org